LA FAMILLE !

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« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille…»***

Ces premières  paroles extraites de « Né quelque part » la si jolie chanson de Maxime Le Forestier sortie en Single en 1987 ont longtemps été mon crédo.
Durant des décennies j’ai vécu dans un pseudo cocon intellectuel au relent anar du « je choisis mes amis, je subis ma famille » et j’avais l’impression de m’y sentir confortablement installé, sans me poser de questions existentielles … même si autour de moi, j’étais confronté au bonheur de familles unies, avec des fratries aimantes, à commencer par celle de mon épouse, mais également celles d’amis très proches que même leurs tribus recomposées n’avaient réussi à séparer… Ils se réunissaient pour des agapes à la moindre occasion comme l’achat d’un vélo neuf, la pose d’un compteur Linky ( les fous qui ne se rendent pas compte qu’ils sont « flicqués…) …) ou la réussite inattendue de la petite dernière au baccalauréat ( sachant qu’il y a plus de 90% de lauréats dans un Pays où la moitié des élèves ne connait pas l’orthographe et encore moins les conjugaisons …c’est donc loin d’être un succès qui mérite récompense ) !

Parallèlement, je me rendais compte, que même dans les familles qui paraissaient indestructibles, il y avait toujours des cadavres dans les placards …

aussi cette promiscuité ne m’interpellait pas plus que ça et chaque jour me confortait dans l’idée que j’étais dans le vrai et que rien ne pourrait me faire changer d’avis !  

Puis, comme souvent, le destin s’est chargé de me rappeler à l’ordre en parsemant mon chemin  de vie d’ornières plus ou moins profondes…

Dernièrement, mon frère cadet m’a fait parvenir un chronopost contenant une myriade de photos ( voir plus haut ) du mariage de nos parents, de moi bébé puis enfant et ado… qui ont été retrouvées à l’occasion d’un déménagement.

,Cette plongée inattendue dans le passé a réveillé en moi un sentiment enfoui au fin fond de mon être et alors que je m’attendais à avoir le reflexe ( né de l’utilisation immodérée de l’ordinateur ) que mon cerveau le mette dans « éléments supprimés », j’eus la surprise de constater qu’il avait appuyé sur le bouton  « reset » ce qui a permis à moult souvenirs de remonter à la surface, dans un retour en arrière aussi inattendu qu’inespéré.

C’était tout naturellement que j’ai suivi le précepte ( inculqué depuis ma plus tendre enfance par mon grand Père adoré qui m’a élevé jusqu’à mes 12 ans ) qui a forgé mon caractère avec cette phrase répétée chaque matin devant mon café au lait fumant avant de partir pour l’école « n’oublie pas mon Claudy, dans ta vie tu n’auras ni Dieu ni Maître » …

Vouloir être maitre de mon destin, refuser l’endoctrinement d’où qu’il vienne, me dire que je dois avoir tort dès lors qu’une personne semble de mon avis, laisser parler dans le vide les donneurs de leçons plutôt qu’exprimer mes convictions ( « je ne parle pas aux cons, ça les instruit » dixit Michel Audiard ) ont été et sont plus que jamais mes principes de vie…

Maintenant que je suis dans la dernière ligne droite, celle ou l’on regarde trop souvent dans le rétroviseur, je me rends compte plus que jamais que j’ai eu raison de préférer être petit seul chez moi  que grand chez les autres à devoir rendre des comptes, mais que j’aurais dû exclure de mon champ d’exclusion la famille qui peut et même doit être un pilier…Mais il est bien tard … la plupart sont partis … je m’en souviendrai dans mon autre vie… si la réincarnation existe…promis !

*** plus globalement, au delà de la première phrase, cette chanson est une réponse de Maxime à la loi Pasqua sur l’immigration, qui dit qu’un enfant né en France de parents étrangers ne devient plus automatiquement français à sa majorité. Cette loi substituait le droit du sang au droit du sol … son titre est une référence à la chanson de Georges Brassens ( dont Maxime est fan ) « ma Ballade des gens qui sont nés quelque part » …

12 Comments
  • Loppo Martinez

    octobre 27, 2023 at 4:18 am Répondre

    Je n’ai rien de spécial à ajouter, Claude, mais sache que tout au long de ma vie j’ai pensé à toi. Je ne suis pas dans tes photos de famille et pourtant je suis de ta famille du voyage de la vie… bonne vie, Amitié

    • Claude Wild

      octobre 27, 2023 at 5:36 am Répondre

      Cher Loppo,
      Quel plaisir de te lire… moi aussi je pense souvent à toi car tu es une personne rare… Toujours à Végas ? que deviens tu ? si tu es sur whattsapp , appelons nous, mon numéro de portable n’a pas changé…

  • Dom

    octobre 27, 2023 at 6:01 am Répondre

    Sur les photos, on ressent bien la malice dans tes yeux .Elle t’a permise de regarder droit devant toi et d’avoir bénéficier d’une belle carrière. La famille, c’est important….. même si quelquefois on se trouve si loin les uns des autres. ….mais le cœur ❤️ est toujours là. Mille bisous 😘

  • Malka Braun

    octobre 27, 2023 at 7:34 am Répondre

    C’est pour cela que je t’ai toujours aimé, j’ai toujours su que, derrière ce petit roquet il y avait un grand coeur.
    D’ailleurs tu me l’as prouvé à plusieurs reprises l’air de rien😜♥️
    Je t’embrasse fort😘

  • Eugénie Gros

    octobre 27, 2023 at 7:56 am Répondre

    Ce texte rétrospectif me touche beaucoup de par son style lyrique et de par sa sincérité!
    Claude , tu as un grand talent d écrivain !Ce n est pas pour te flatter mais c est la vérité !
    Grâce à cet écrit ,tu nous embarques dans ton passé ,tu décris avec beaucoup de franchise tes sentiments ,ton regret de ne pas avoir laissé de place à ta famille tout en créant un lien avec des paroles de chansons merveilleuses ,ainsi tu rajoutes à ton récit un genre didactique.
    Bravo mon ami !!
    Je souhaiterais vivement lire la suite de ce beau récit !!!

  • Lorraine Zeitoun

    octobre 27, 2023 at 8:07 am Répondre

    Enfin nous pouvons profiter de ta verve caustique, non moins fine et touchante ! Longue vie à Ni dieu ni maître. Des baisers

  • philippe ripert

    octobre 27, 2023 at 3:25 pm Répondre

    que te dire ? je suis très touché et content d’avoie eu la chance de te rencontrer. Merci Bruno

  • Abadie

    octobre 28, 2023 at 7:13 pm Répondre

    J’ai pleuré comme un bébé dans les allées d’une vente de livres d’occasion, je venais de retrouver les éditions de contes que je n’espérais pas revoir et qui me rappelaient mon enfance avec mes sœurs à trois dans la même chambre. Parfois ces rencontres inopinées avec le passé font tomber les carapaces…. Et c’est tant mieux ! Bises à vous deux !

  • Jonas Laurence

    octobre 28, 2023 at 10:08 pm Répondre

    Cher Claude, je suis impatiente de lire la suite, idem quand tu parles, j aimerais que ça continue encore et encore.Beaucoup de tendresse enfouie dans ce texte, mais tu n’ es pas un homme du passé ! !
    Amitié

  • Dupont Moreau

    novembre 1, 2023 at 1:43 pm Répondre

    Oui l’âge incite à regarder en arrière.
    Nous avons eu plutôt une belle vie malgré qq couacs.
    Pour moi la famille est importante, malgré les différences.
    Ça fait du bien de voir qu’il y a une relève.
    Tu m’as donné envie de reclasser mes photos…
    En tout cas, tu es bien mignon sur les photos….

  • Zaza

    novembre 10, 2023 at 12:52 pm Répondre

    Tout est émouvant dans ce billet, le texte, les photos, ton regard….💖

  • Hervé Rousse

    novembre 14, 2023 at 4:13 pm Répondre

    Très beau texte Claude. Quel plaisir de te lire… et d’être d’accord.

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