Depuis de nombreuses années, une question me turlupine …

Alors que des chansons de grands noms qui nous ont quittés continuent pour notre plus grande joie à être diffusées sur les ondes et à faire l’objet de rétrospectives à la Télévision ( G.Brassens – L.Ferré – J.Brel – S.Gainsbourg -A.Bashung – H.Salvador – J.Ferrat – M.Delpech – D.Balavoine – M.Berger – J. Hallyday – C. Aznavour …)  liste non exhaustive … Nous n’avons pas la bonheur de pourvoir écouter à la radio un de leur camarade de jeux et de renom,  compositeur et chanteur de tubes indémodables comme  « L’important c’est la Rose – Je reviens te chercher – Je t’appartiens – L’indifférence – C’est en Septembre – L’orange – Le petit oiseau de toutes les couleurs – Et maintenant  » et l’incontournable »Nathalie  »  qui a mis ce prénom à la mode au milieu des années 60 et que porte avec charme, beauté, fierté et bonheur ma délicieuse épouse …

Il fut l’un des rares compositeurs français à avoir ses chansons reprises par des grands noms de la scène américaine qui adaptèrent : Et maintenant  en What now my love – Je t’appartiens en Let it be me – Le jour où la pluie viendra en The days the rain come – et c’est en Septembre qu’il a écrite avec Neil Diamond …

Comment se fait-il qu’un immense compositeur et Interprète ait pu à ce point disparaitre des radars médiatiques ?

Alors que les »incontournables  »  d’Aznavour, son rival et ami de l’époque continuent d’occuper les ondes, aucune chanson de Bécaud n’est rediffusée…

De son vivant, il fut pourtant l’un des premiers à « se fabriquer » un look avec ses costumes bleus, sa cravate à pois, et son geste fétiche de la main sur son oreille … sans oublier son piano dont il avait fait couper le pied de devant afin de le faire incliner vers le public, ce qui lui permettait de mieux voir les premiers rangs.

Ses prestations scéniques étaient tellement bourrées d’énergie que tout naturellement il fut vite surnommé « Mr 100.000 volts » … 

Au début de sa carrière, son public, ivre de bonheur cassait les fauteuils des salles où il se produisait comme pour les idoles des jeunes et autres rockeurs…

Il détient le record des passages à l’Olympia avec 33 récitals où il essayait à chaque fois d’apporter une touche d’originalité.

Ainsi en 1988, pour son 26° passage dans cette salle mythique, il avait mis au point deux Récitals différents, le Rouge et le Bleu, qu’il présentait un soir sur 2 …

Ses séries à l’Olympia duraient plusieurs semaines … alors qu’aujourd’hui, quand un Artiste s’y produit 1 Soir on dit que c’est une consécration et quand c’est pour 2 représentations, on parle de Star…

Aux noms de cette fidélité à la salle et de sa popularité, c’est tout naturellement qu’il fut choisi pour inaugurer le 13 Novembre 1997 le nouvel Olympia reconstruit à l’identique au même emplacement que l’original mais plus enfoncé dans le sol.

Cet oubli est d’autant plus étonnant que le chanteur avait un fils prénommé également Gilbert et vite surnommé Gaya pour éviter toute confusion. 

Il a fait sa carrière à RTL comme Directeur de la création  où il était  chargé des habillages sonores et des jingles…

C’était donc un homme du sérail, à même de faire vivre l’énorme catalogue artistique de son géniteur… ce qui rend encore plus incompréhensible la quasi disparition médiatique des chansons… même si les 15 années de procédure entamée par la dernière épouse qui ont suivi la mort du chanteur n’ont pas aidé à la sauvegarde du patrimoine …

Gaya ne profita pas longtemps de sa victoire devant les tribunaux en 2016, puisqu’il disparut en 2021, à l’âge de 69 ans…

Gilbert Bécaud restera pour moi à tout jamais LE Symbole de l’homme de scène de sa génération durant les années 70/90, les plus belles de la variété française à ce jour …

Il est dommage que les jeunes  qui apprécient les chanteurs des générations précédentes ne puissent découvrir les nombreuses pépites composant le répertoire de cet Artiste qui respirait le talent, la bonne humeur, le rire, le don de soi sur scène, même si sa consommation de whisky et de cigarettes devait être le symptôme d’un mal être qui l’a accompagné durant toute sa vie…

A la semaine prochaine…